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Une vie de filature (3)

Et qui pourrait le mieux parler de cette maison que Thérèse MORIN elle-même ? Laissons lui donc la parole (cette présentation étant extraite de quelques pages de souvenirs écrites par Thérèse en 2004) Dans une maison à 2 étages sans eau au robinet mais avec une pompe à actionner dehors avec des brocs que l’on montait dans les chambres pour qua la toilette se fasse dans une cuvette où, durant l’hiver, on cassait la glace pour se laver !!! Si on voulait prendre un bain, on chauffait l’eau qu’on vidait dans une jolie cuve en bois comme étaient les tonneaux. Cette cuve était alors mise dehors, c’était un régal !

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Dans la famille MORIN-GICQUEL, je voudrais…

Et si je vous invitais à découvrir avec moi les cartes qui composent notre jeu des 7 familles ? En initiant ce blog, je n'avais pas l'intention de livrer des données généalogiques brutes de peur de perdre l'attention du lecteur. Néanmoins, à partir du moment où j'ai pu le reconstituer, il me semble important de parler du groupe familial qui a participé à la construction de la personnalité de nos ancêtres. Nous commençons aujourd'hui avec la grand-mère... que nous connaissons : Jeanne GICQUEL est l'épouse de Louis MORIN. Le couple a eu 3 enfants : Marie-Louise, Jean et ... Thérèse, bien sûr !

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Gribouilliste-croquiste et styleuse-modeuse…

Celles et ceux qui ont suivi les précédents épisodes et suivront les prochains ont compris que pour trouver des créatifs il faut plutôt aller du côté MAÎTRE / AYMONIER : entre le dénommé TOURLAQUE (Branche AYMONIER) qui a côtoyé les peintres les plus célèbres, une Antoinette MAÎTRE qui a épousé un certain André CHARIGNY, peintre franc-comtois renommé et les REUDET / AYMONIER qui sont générateurs de brevets de père en fils, nos grands-parents paternels qui jouaient tous deux du piano, difficile de tenir la barre côté MORIN / GICQUEL... Pas de peintre, ni d'artiste... Ni industriel, ni inventeur fou. Tout au plus une lignée de meunier côté GICQUEL et des cultivateurs et commerçants-débitants côté MORIN. Pas de quoi , créer la moindre prédisposition créatrice auprès des descendants...

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L’émigration costarmoricaine

On a parlé de la jeune Jeanne GICQUEL, partie à 17 ans de son petit village de Côtes d’Armor pour « se placer » dans une famille du Nord comme gouvernante. Elle n’est pas un cas isolé, loin s'en faut ! A partir des années 1860, les bretons se sont mis à émigrer en masse. En cause : la chute de l’industrie textile, la surpopulation et une misère extrême. Il n’y a alors plus assez de terres à cultiver.

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Jeanne : du moulin de Cohorno à la vie de château…

Elle a exactement 16 ans, 10 mois et 7 jours ; et ce 2 novembre 1911, elle quitte déjà son village, sa famille, ses amis, pour sauter dans l’inconnu. Le poète dit qu’on n’est pas sérieux quand on a 17 ans, et sans doute ne l’est-elle pas non plus ayant eu la chance de vivre une enfance heureuse au moulin de Cohorno, à Plémy, dans les Côtes d'Armor, avec un papa meunier qui prenait le temps de faire réciter les leçons et de jouer avec ses enfants. C’est une fille vive, espiègle et douée pour les études. Elle a obtenu son certificat d’études, ce qui était rare pour une fille, et elle était toujours classée deuxième aux examens du canton… "Comme Poulidor", dira t’-elle. Mais c’est aussi une jeune fille rêveuse. Chargée de mener les bêtes au champ et ne sachant que faire de ses mains attacha la queue de 2 vaches ensemble. Elle ne se rendit compte de sa bévue qu'au moment où le troupeau commença à s'éparpiller...

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Lui, Louis, notre poilu…

Quand l’armistice est signée le 11 novembre 1918, il a 27 ans et il ronge son frein… il est en effet cloué au lit à l’hôpital de Mamers dans la Sarthe à cause d’une méchante blessure. Or trois jours auparavant, il a reçu sa permission pour pouvoir rejoindre sa fiancée et se marier. Et il a hâte !…. Alors bien sûr, ce 11 novembre, au moment de l’annonce du cessez-le-feu à 11h, il participe aussi à la liesse populaire au son des cloches et des clairons. Il y a de quoi ! La guerre a fait en France plus d’1,4 millions de morts, dont un tiers de ceux qui avaient entre 19 et 22 ans en 1914. C’est son cas, mais lui, même s’il est blessé, est au moins vivant. Il se demande bien par quel miracle… Même si sa foi lui suggère que Dieu a quelque chose à voir là-dedans… En tout cas, malgré le désarroi qui l’assaille immanquablement, il est loin d’estimer –comme le feront sans doute ses petits-enfants ou arrière-petits-enfants plus tard- que si Dieu existait il n’aurait pas permis une hécatombe pareille…

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18 ans… le bel âge ?

Elle a 18 ans, le bel âge, dit-on… C’est une adolescente, vivante, joyeuse, impliquée… Ce 18 mai 1940, avec sa maman, elle fait un dernier tour de la maison. Le reste de la famille, son frère, 17 ans, sa sœur, 12 ans, et son père sont déjà en bas, avec les valises. Elle voudrait retenir la course du temps, avoir encore quelques heures pour s’imprégner du souvenir des instants d’exception vécus dans cette maison. Les parties de cache-cache avec les petits, les conciliabules secrets avec son amie Jacqueline Guilbert, les repas pris en famille dans le grand salon… Elle sait, elle sent déjà que plus rien ne sera plus comme avant. Tout est allé trop vite en quelques mois. Elle jette un ultime regard sur tous les chers objets qui composent sa chambre, témoins de ses premières déceptions comme de ses premières espérances… C’est là aussi qu’elle a décidé la veille de commencer un journal intime qui la suivra dans ce périple singulier les menant, elle et sa famille, du nord au sud-ouest de la France…

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Une fine mouche !

Elle a onze ans. Sa famille et ses amis l’appellent Mouche, peut être à cause du minuscule grain de beauté qu’elle porte au cou et qui à l’âge adulte agrémentera très élégamment son décolleté ? Plus vraisemblablement en sa qualité de petite dernière dotée d’une belle vivacité… Une fine mouche en vérité.

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