La famille sang pareil

Dans le jeu de cette famille qui est la nôtre, je voudrais la famille « sang pareil« … Sans pareille à plusieurs titres, dont celui qui introduit cette chronique. Je veux vous parler aujourd’hui de la consanguinité (= lien des personnes qui partagent le même sang) qui caractérise notre branche maternelle MORIN / GICQUEL.

Dans le cadre de mon projet de création d’un premier fascicule retraçant l’histoire familiale (cf la postérité de la vache qui rit), j’ai en effet analysé plus en détail des données collectées déjà de longue date. J’ai notamment constaté que le périmètre dans lequel évoluaient les ancêtres de notre grand-père et de notre grand-mère maternels était très restreint : 15 km tout au plus à partir de l’épicentre Ploeuc-sur-Lié (Côtes d’Armor), et ce, depuis le 17ème siècle.

J’ai aussi relevé un nombre important d’implexes dans cette branche… Implexe ? Quésako ? Rien de bien complexe, si on s’en tient à l’essentiel du superficiel, ou l’inverse : en généalogie, il s’agit d’un individu qui apparait plusieurs fois dans un arbre d’ascendance. L’implexe, c’est en quelque sorte une unité de mesure de la consanguinité, à des degrés plus ou moins lointains.

Se pose alors une question, sinon existentielle (auquel cas nous ne serions pas là), du moins anecdotique : malgré le coup de foudre dont ils ont été sévèrement frappés et qui a conduit à leur heureuse union, nos grands-parents maternels ne se seraient-ils pas trop pressés en matière de cousinage à reproduire « la mode de Bretagne » ? Les cousins « à la mode de Bretagne » étant en effet des enfants de cousins issus d’un ancêtre commun au second degré, donc : un arrière-grand-parent…

Et bien, comme nous ne sommes pas loin du pays normand, nous donnerons une réponse est de cet acabit : p’têt ben qu’ oui, p’têt ben qu’non, ma brave dame ! Certes, au milieu et à la fin du 17ème siècle, on ne trouve pas moins de 10 ancêtres communs à nos grands-parents (soit 5 couples), ce qui n’est pas anodin. Même si, il faut bien le relever, cela est sans commune mesure avec la consanguinité du roi d’Espagne, Charles II (1661-1700), dont les grands-parents paternels et maternels étaient cousins, et pas qu’à la mode de Bretagne en ce qui les concerne ! Le portrait de Charles II ci-dessous réalisé en 1693 illustre bien, je trouve, les problèmes que peut poser cette configuration familiale particulière. Sans parler des séquelles mentales et de santé : Charles II n’a pas pu parler avant l’âge de 4 ans, marcher avant 8 ans ; il souffrait de graves problèmes neurologiques, dont épilepsie et hallucinations, il était atteint de syphilis congénitale, et il était impuissant… La seule bonne nouvelle, c’est qu’il n’a pas eu de descendance.

Donc, avec nos grands-parents, on n’en est pas là, loin s’en faut ! Déjà, nous, heureux/ses descendant/es, sommes légèrement plus beaux/belles que Charles II (encore que tout est toujours question de subjectivité) et surtout, aucun membre de notre famille n’a marché après 15 mois.

Enfin, très accessoirement, le lien de cousinage le plus récent que l’on retrouve dans l’ascendance de Louis MORIN et Jeanne GICQUEL se situe au niveau de leurs arrières-grands-parents, dont les charmantes mamans respectives étaient unies par des liens de sororité avérés et assumés. Elles s’appelaient Michelle et Marie Anne HERVE et on peut visualiser leur filiation ascendante et descendante dans le schéma ci-dessous (généré par Geneanet) :

Mais comme si cela ne suffisait pas -et c’est là que ça se complique-, Jeanne Victorine GICQUEL est aussi une cousine au 4e degré d’un parent de Louis Marie MORIN, ainsi qu’une fille d’une cousine au 5e degré et d’un cousin au 6e degré de Louis Marie MORIN !!! Autant dire qu’ils étaient très liés, familialement et sanguinairement parlant. En vrac, voici les noms des couples concernés par ces filiations croisées : Jean CHOUPAULT (né en 1630) – Marie LE NEPVO (1635), Julien AGAR (1672) – Rose Marie JARNET (1680), Jacques HERVE (1700) – Michelle MOISAN (1702), Jacques ROUILLARD – Mathurine LE BEAU (1673), Jacques CHOUPAULT (1668) – Mathurine MACE (1673).

Même si bon sang ne saurait mentir, je vous accorde qu’on -moi y compris- s’emmêle bien un peu les pinceaux avec tous ces sangs qui s’emmêlent (ou s’en mêlent, c’est selon) ! Ce qu’il faut néanmoins retenir de cette présentation sang dessus dessous, c’est que nos grands-parents semblent avoir gardé les côtés positifs de leur statut de cousins à la presque mode de Bretagne, sans pour autant en propager (à ma connaissance?) quelques tares à leur progéniture et à leur descendance. J’en veux pour preuve cette complicité sans pareil qui liait nos grands-parents maternels et qui était à la hauteur de celle unissant des cousins et cousines, voire des frères et soeurs. Une complicité sans pareille pour une famille sang pareil… Notre sang ne faisant qu’un tour, la boucle ne serait-elle pas bouclée ?

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