Nous, les renégats de l’aptonymie

Aujourd’hui, nous allons parler d’aptonyme. A ne pas confondre avec l’haptonomie, qui comme les futurs parents le savent, est l’art de communiquer avec son bébé in utero, grâce au toucher et à des massages…

Certes, l’aptonyme a quelque chose à voir avec le bébé à venir mais plutôt dans une dimension prémonitoire… Mais fi de ce suspens insoutenable ! vous allez vite comprendre avec ces deux exemples d’aptonymes en image :

Source : http://devanturebulent.canalblog.com

Un aptonyme (néologisme  québécois formé du mot apte « approprié », et du suffixe -onyme « nom ») est donc un nom de famille ou un prénom possédant un sens lié à la personne qui le porte, le plus souvent en relation avec son métier ou ses occupations.

Un exemple célèbre d’aptonyme est Charles DE GAULLE, chef de l’État français dont la zone géographique correspond approximativement à celle de la Gaule dans l’Antiquité.

Quand on y réfléchit, on a tous des exemples d’aptonymes dans son entourage : ainsi, je me souviens que le ramoneur qui passait autrefois à la maison se prénommait… BLANCHET. Dans un village voisin, le maire s’appelle M. MAIRE… Et j’en oublie certainement…

Certaines personnes (groupes FB, sites Web, ou comptes Twitter) se sont lancé le défi de débusquer les aptonymes au hasard des rues et des devantures. A l’Université de Québec, il existe même un Centre canadien des aptonymes (CCA), qui a notamment retenu dans son répertoire le nom du docteur PIPPI-SALLÉ, urologue.

En France, c’est le Centre d’études et de recherches sur les aptonymes (CERA) qui joue ce rôle (hébergé par Fatrazie. Il faut aller voir leur base de données, cela vaut le détour!).

En 2017, une certaine Sandrine Campese a également écrit un livre sur le sujet (Petit dictionnaire insolite des aptonymes chez Larousse).

Comme mes articles ne sont jamais éloignés de l’histoire de ma famille, j’ai voulu constater de visu si nous avions beaucoup d’aptonymes parmi notre ascendance…

Eh bien, quelle ne fut pas ma déception : à part l’exemple récent et quand même remarquable de notre frère qui avec le patronyme MAÎTRE a réussi à mener une carrière d’instituteur, je peux affirmer que nous sommes les antithèses de l’aptonymie…

Chez nous, les BARBIER sont greffiers, les GREFFIER, palefreniers ou agriculteurs, les BARATTE du Jura n’étaient quant à eux ni crémiers, ni fromagers, contrairement aux MARTINET/MARTINEZ qui eux l’étaient. Aucun MOUCHET n’a versé dans l’oto-rhino-laryngologie et rien n’indique que leurs ancêtres MOCHET étaient particulièrement moches… à part peut être les MOCHET CROTTU, nommés ainsi pour les distinguer à Saxel (74) des MOCHET GANTELY ou MOCHET COLLOMB, tant ils étaient nombreux.

Pas de bouchers non plus parmi les francs-comtois BOILLOZ ou ROGNON / ROGUON, pas plus que chez les BOUCHERS de l’Aisne, qui eux étaient… tailleurs ou laboureurs ! De même, aucun des LECOUTURIER, ni des MERCIER n’a exercé comme tailleur ou couturier… Nous avons bien des CARRIER, des DUBOIS, des ROCH et même des ROY mais qui travaillaient dans les champs, en leur qualité de laboureurs. Finalement, seul un LE PRE est bien là où on l’attendait.

Un Jean LEBOULANGER était bûcheron. Un certain VIEULOUP était bourrelier, tandis que nos BOURLIER à nous étaient agriculteurs…

Quant à Denise LARCHEVEQUE de Prévessin (01), elle n’était pas née par l’opération du St Esprit : elle avait bel et bien un père qui de toute évidence n’était pas religieux. Pas plus de vocation non plus chez les AYMONIER dont aucun n’est devenu aumonier, loin s’en faut…

Si on se focalise sur les familles haut-savoyardes, là aussi, tout part à vau-l’eau : nous avons une Josephe d’ARENTHON qui vient de Veigy-Foncenex, une Michelle NEUVECELLE de Fessy, et une Marie COUTY -un quartier de Machilly- originaire de Loisin…

Quant aux caractéristiques physiques, en l’absence de preuve, rien ne permet d’affirmer que les COSTE-GROSOEIL, BELOEIL, BAUD, BEL, SAGE, SAINTILLAN, VAILLANT, AGAR, BETEMPS (synonyme de « beau temps ») portaient bien leur nom… ou pas. Ce qui dans ce dernier cas nous donnerait des contraptonymes. Nous connaissons tous l’exemple de Véronique SANSON, chanteuse ou de David DOUILLET, judoka…

Que s’est-il donc passé dans notre famille pour que nous devenions de tels renégats de l’aptonyme ?

Parce qu’à leur origine, presque tous les noms de famille étaient des aptonymes. En effet, à partir de 1539 (édit de Villers-Cotterêts), les surnoms -qui deviendront par la suite nos noms de famille- sont transmis de père en fils. Soit le nom était alors dérivé du prénom du père : ex. le fils de Jean devient DEJEAN, les enfants d’Etienne, THENON ou ETIEVANT, soit il était attribué selon le métier (ex BOULANGER, LECOUTURIER, LECLERC, etc.), selon une origine géographique (ex. LANGLAIS, LALLEMAND, DUMONT, etc) ou encore selon une singularité physique (ex. LEPETIT, LEGROS, LEFORT, etc.).

Peut-on en déduire que tous nos ancêtres avait cet esprit particulièrement rebelle qui les amenait à renoncer au métier suggéré par leur patronyme ? Je ne le pense pas. On peut même supposer qu’en remontant encore plus loin dans le temps -soit au 16ème ou au 15ème siècle-, chaque patronyme retrouverait son vrai métier…

Ainsi donc : inutile que plusieurs générations de MAÎTRE et de MOUCHET se sacrifient à l’aune des aptonymes anonymes en exerçant la profession d’avocats ou de notaires (ce qui donnerait Maître MAÎTRE) ou en dédiant leur vie aux problèmes de nez bouché…

Pour ma part, puisqu’il n’y a pas moyen d’en trouver chez nous, je ne résisterai pas à l’envie, en guise de conclusion, de subtiliser ailleurs quelques nouvelles pépites :

  • Dr NERISSON, spécialisé dans l’acupuncture
  • Dr ML MAC DONALD, spécialiste de la nutrition enfant et adulte et du traitement de la cellulite
  • Dr Nicole SOULACROUP, gynécologue
  • Dr Roselyne BARGEOT, psychiatre
  • Parmi les gastro-entérologues ayant exercé en France, nous retiendrons le nom du professeur BEDENNE du Dr PET
  • Au Québec, Pierre PLOUFFE est champion de ski nautique
  • Elisée RECLUS est quant à lui un célèbre grand géographe voyageur…

Pour en savoir plus




La ronde des prénoms délicieusement démodés…

Je me suis intéressée aux prénoms de notre arbre généalogique. Aucune surprise en ce qui concerne le top 5 des prénoms les plus portés : Marie, Jeanne, Françoise, Anne et Claudine pour les filles, et Jean, François, Pierre, Joseph et Claude pour les garçons. Sur ce coup là, on n’est pas très original, en tout cas pour les siècles passés… Je retiens néanmoins, pour chaque genre, quelques pépites. Je vous invite donc aujourd’hui à rentrer avec moi dans la ronde des prénoms délicieusement démodés…

La ronde des garçons

Pour commencer, citons un Bénonime, né en 1782, non dans le Gard comme son prénom pourrait l’indiquer, mais en Côtes d’Armor… Nous avons également un Némorin (1850), mais qui n’était pas du tout né de nos MORIN à nous, puisque témoin du décès d’un de nos ancêtres en Haute-Saône… un Fiacre (1630), dont on ne sait pas, tout laboureur qu’il fût, s’il avait l’habitude de monter sur ses grands chevaux. Une poignée d’Hippolyte qui tentent de se distinguer au fil des siècles par le biais d’orthographes très approximatives (Hyppolite, Hippolite, Hippolithe, Hypolyte, etc.). On a aussi du lourd avec un Léger BOILLOZ en 1708, qui épouse une dame ROGNON en 1736 (sic!). Un Zéphirin fait son apparition en 1852, prénom qui semble beaucoup moins amusant quand on sait qu’il a été porté au 3ème siècle par un pape considéré comme martyr, à cause des souffrances qu’il eut à endurer pendant la persécution de Sévère. Le prénom Aguar (1836) fut porté par un ancêtre instituteur… (espérons qu’il ne l’était pas trop en entrant dans sa classe!). Fort heureusement, il ne faisait pas partie de notre lignée bretonne des AGAR et ne présentait donc pas de vertus gélifiantes particulières… Antide, né en 1747, avait sans doute trouvé quant à lui l’antidote pour ne pas mourir décapité comme le Saint qui porta ce prénom avant lui… Mermet, diminutif de Merme, a été porté par un ancêtre haut-savoyard en 1665. Et la palme ne peut revenir qu’à Palmyr, un prénom qui aurait plus sûrement un lien avec le site archéologique syrien plutôt qu’avec le zoo, et qui a été porté successivement en 1821 et 1843 par deux ancêtres francs-comtois…

La ronde des filles

Nous entrons dans la danse avec une Bénigne (1651) qui a eu la mauvaise idée de naître dans la famille TRUFFE… Bénigne TRUFFE, ça vous pose son homme, ou plutôt… sa femme ! Une Melquide nous fait aussi du pied en 1603. L’origine du prénom serait peut être à rapprocher de Melquiades, donné en Espagne et au Portugal… mais je n’en sais pas plus. Une Léocadie en 1869, sans doute la soeur de Jacques (a dit). On ne peut s’empêcher de penser que Scholastique a bien fait de naître en 1847 plutôt qu’à notre époque où ce genre de prénom élastique aurait eu vite fait de lui revenir en pleine face (pour la petite histoire, Sainte Scholastique était une moniale catholique née à Nursie en Italie en 480). Une Frésine née en 1863 a eu la bienséance de décéder en 1943 dans la capitale de la framboise à Machilly, Haute-Savoie. Marie Egyptienne (1820) s’est quant à elle perdue dans un petit village du Doubs, bien loin de la Palestine d’où ce prénom est issu (plus précisément de Sainte Marie l’Egyptienne qui y aurait vécu au Vème siècle). Le prénom Andréanne est quant à lui décliné au fil des siècles dans diverses versions et graphies, Andrya, Audrya, Andréa, et j’en passe. Amadea (1708), Althéma (1810), Anatolia (1616) nous remplissent la bouche de A pour bien insister sur la spécificité toute féminine de celles qui les portent. Par contre, il faut croire qu’on avait des doutes avec Pieronne (1593). Le prénom Toussine a pu être attribué sans grande originalité à l’occasion de la Toussaint à une petite fille née vers 1738… Enfin, avec son prénom d’hier par excellence, Hyéromine (1828) a précédé Géronimo, chef de guerre apache, dont la légende et le cri de guerre ont bercé notre enfance… Géronimo, Géronimo !!!

Voilà, cet article se termine mais la ronde des prénoms, elle, n’en a pas fini de tourner… De nos jours, la mode est aux prénoms très courts, qui se prononcent vite, car pour ça non plus, on n’a pas de temps à perdre. Mais il n’est pas exclu qu’au fil du temps, certains prénoms cités ci-dessus soient remis au goût du jour, notamment par le biais des médias qui ont une grande influence sur nos choix aussi dans ce domaine. Le phénomène est étudié par l’anthroponymie, une science qui s’intéresse aux noms et prénoms des personnes et qui malgré un nom à coucher dehors est très souvent en phase avec les questions sociétales actuelles.

Pour aller plus loin :

https://www.franceculture.fr/histoire/le-choix-du-prenom-en-france-en-2018-liberte-diversite-originalite : Les Français choisissent des prénoms de plus en plus divers et originaux par rapport au passé. Depuis 1993, ils sont aussi plus libres dans leur décision ; l’état-civil ne pouvant plus refuser de prénoms. Seule la justice en a le pouvoir, dans l’intérêt de l’enfant.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3532172 : grâce à cet outil interactif et ludique, retrouvez le classement des prénoms en France depuis 1900 et jusqu’en 2020, mais aussi le palmarès des prénoms les plus donnés pour les filles et les garçons, des graphiques des prénoms les plus fréquents, etc.

https://dataaddict.fr/prenoms/ : Quels sont les prénoms les plus donnés en France ? Le vôtre est-il original ? Combien d’homonymes sont nés la même année que vous ? Y a-t-il un retour des Alphonse, Martine, Eugène, Brigitte ou Marcel en 2010 ? Les prénoms en trois lettres comme Zoé, Tim ou Léa ont-ils toujours la cote ? Quels personnages de série ont inspiré le plus de parents en France pour prénommer leur enfant ? Une tonne de questions autour des prénoms dont les réponses se trouvent dans cette data-visualisation.




L’évolution de l’espérance de vie

De temps en temps, j’aime bien me pencher sur les statistiques liées aux données généalogiques que je saisis dans mon logiciel sinon préféré, du moins attitré (je pense en changer bientôt). Outre le fait que je peux ainsi apprendre que j’ai à présent une base de données contenant 4186 individus et 1080 noms de famille différents, répartis sur 360 lieux, j’ai aussi accès (via Geneanet cette fois) à des informations plus exotiques, comme : la fréquence des signes du zodiaque dans mon arbre familial ou l’influence de la lune sur les naissances (en l’occurrence, dans notre cas, il n’y en a pas, les 4 phases lunaires étant également réparties).

Mais je peux aussi extraire des informations selon des critères très précis. Aujourd’hui, j’ai choisi de m’intéresser à l’âge que pouvait avoir nos ascendants au moment de leur décès.

L’extraction effectuée via Geneanet à partir de mon propre arbre généalogique (plus exactement : celui de mes enfants) donne le résultat suivant :

âge moyen au décès – données issues de Geneanet à partir de l’arbre généalogique familial – 2021

Quelques commentaires concernant ce graphique : tout d’abord, les individus ayant vécu au 17ème siècle sont trop peu nombreux dans mon arbre pour s’attarder sur les résultats obtenus à cette période.

Par contre, à partir du 18ème siècle, les données commencent à être assez fiables : ainsi, l’âge au décès se situe pendant une longue période autour de 40-50 ans, avec des variations importantes selon le sexe. On peut l’expliquer bien sûr par le fait que les causes de mortalité sont différentes (très caricaturalement, on évoquera les épisodes de guerre pour les hommes et les risques liés à l’accouchement pour les femmes). Cependant, j’ai voulu en savoir plus sur la surmortalité féminine de 1775 qui apparait nettement sur le graphique : d’après un article d’Alfred Perrenoud qui a mené des investigations sur la population genevoise aux XVIIIème et XIXème siècles (1) , “l’aggravation de la situation des femmes au XVIIIème siècle est certainement à mettre en rapport avec le développement du travail féminin“. Etant plus faibles, celles-ci meurent plus facilement d’affections pulmonaires ou des suites de couches.

Dans les années 1850, on constate un net décrochement cette fois plus marqué pour les hommes. De manière générale, on peut l’expliquer par les deux grands épisodes cholériques qui ont affecté la population française en 1832 et 1854, et également par les conséquences de la guerre franco-prussienne en 1870. Il n’en reste pas moins qu’à partir de 1860, la mortalité diminue, plus rapidement pour les femmes que pour les hommes, et la différence entre l’espérance de vie des femmes et celle des hommes commence à croître. 

Les conséquences de la guerre 14-18 et de la grippe espagnole sont encore visibles sur le graphique, mais dans une moindre mesure (peut être dû à la spécificité de mon arbre qui contient peu de poilus). Puis, l’âge moyen au décès croit régulièrement jusqu’à atteindre 75 à 85 ans dans les années 2000, avec toutefois une évolution différente suivant le sexe des individus. Si l’on en croit l’INED (Institut National des Etudes Démographiques) : “Au début des années 1990, le risque de mortalité des hommes entre 15 et 70 ans est 2,5 fois plus fort que celui des femmes du même âge, la surmortalité masculine atteignant 3,3 entre 20 et 25 ans. Depuis le milieu des années 1990, la surmortalité des hommes diminue, en France comme dans la plupart des pays industrialisés”.

Pour finir, relevons que ce graphique est assez représentatif des tendances constatées en France et dans la plupart des pays européens au fil des siècles passés, comme le montrent l’infographie et le graphique ci-dessous : une espérance de vie proche de 30-35 ans jusqu’en 1750, puis 50 ans jusqu’en 1935 et enfin 70-75 ans dans les années 60. On sait que depuis, l’âge moyen au décès ne cesse d’augmenter : en 2020, l’espérance de vie pour une femme est ainsi de 85,1 ans et pour un homme de 79,1 ans.

(1) Perrenoud Alfred. Surmortalité féminine et condition de la femme (XVIIIe – XIXe siècles). Une vérification empirique. In: Annales de démographie historique, 1981. Démographie historique et condition féminine. pp. 89-104.

Pour aller plus loin :

Eggerickx, Thierry. Léger, Jean-François. Sanderson, Jean-Paul. Vandeschrick, Christophe. (2018) Inégalités sociales et spatiales de mortalité dans les pays occidentaux. Les exemples de la France et de la Belgique. Espace populations sociétés. DOI: 10.4000/eps.7800




Recherches croisées franco-genevoises – Astuces

Pour mener au mieux des recherches de ce type et ne pas risquer de passer à côté d’informations importantes, voici une petite astuce : que ce soit pour les AEG ou les Archives départementales 73 ou 74, taper le nom de la commune recherchée en texte libre dans le formulaire de la base de données. Vous aurez ainsi connaissance de tous les fonds conservés concernant cette commune. Il peut être aussi judicieux d’interroger par patronymes car on peut parfois trouver des fonds d’archives privées ou des pièces d’archives isolées.

AEG : base de données ADHEMAR

Saisir le nom de la commune (ou le patronyme) dans la zone « Recherche par thème » dans Adhémar.

Archives départementales 74

Faire une recherche dans l’inventaire en tapant dans le formulaire des AD74  le nom de la commune recherchée (ou le patronyme). Le chemin d’accès au formulaire de recherche dans les inventaires est le suivant : Rechercher des documents > consulter les inventaires > Recherche simple




Recherches croisées franco-genevoises – Synthèse

Archives départementales de Haute-Savoie (74)

Archives départementales de Savoie (73)

Archives de l’Etat de Genève (AEG)

L’Association Savoie Paris CGS-PRP a aussi édité un guide très utile, comportant (à partir de la page 59) une liste des communes haut-savoyardes avec pour chacune d’elles les sources d’archives adaptées au lieu et à la période considérée, avec les cotes correspondantes (AD 73 ou AD 74), ainsi que le bureau de rattachement pour les recherches dans le tabellion.

Synthèse des sources


DépôtObjetDescriptionSérie / cote et accès
AD 74Comptes de châtellenies(1309-1586) - Comptes relevant des comtes de Genève (1325-1417, puis des ducs de Genevois-Nemours (début 16e siècle) - archives caméralesSérie SA
AD 74Diocèse de Genève(16ème-18ème s.) - Administration de l’évêché et l’histoire ecclésiastique de Genève - pièces isolées d'origine privéeSérie 1J
AD 74Capitation espagnole (1743-1749)- Rôle de la capitation pour les communes du Faucigny (selon délimitations de l’époque)
non numérisées - archives anciennes
Série 4C
Archives anciennes > Fonds de l’intendance du Faucigny > Série 4 C
AD 74Etat-civil de communes suisses (qui furent savoyardes)(1774-1780, sauf mention contraire)
Hermance (1662-1815), Présinge (1742-1795), Onex, Meinier, Lancy, Colligny (1773-1777), Confignon, Compesières, Collonge-Bellerive, Choulex, Chêne-Thonex, Bernex, Avusy, Aire-la-Ville, Carouge (1780)
Série 4E
AD 74Enregistrement( 1792-1817)- Fonds du bureau de l’enregistrement de Carouge (ancienne capitale sarde)série 3Q
cote 3 Q 3857-3950
AD 74Tabellion d’Ancien Régime(jusqu'en 1798) - Fonds du tabellion d’Ancien Régime du Bureau de Douvaine (dont communes suisses dépendant de Douvaine)série 6C
AD 74Hypothèques(1812) - Fonds de la conservation des hypothèques de Genève-Carougesérie 4Q
AD 74Tabellion sarde(1814-1861) - Fonds du tabellion sarde (dont communes suisses)cote 8 FS 1
AD 74Hypothèques sardes(1823-1955) - Fonds de la Conservation des hypothèques sardes de Carouge (dont communes suisses)cote 8 FS 2
AEGFiefs de la seigneurie(1200-1798) - Reconnaissances de fiefs (dont territoire frontalier) - Voir aussi l’inventaire du fonds car certains documents ne sont pas numériséscotes : Titres et droits
Documents numérisés > Titres et droits
AEGFiches des baptêmes des communes réunies (1599-1798) - Fiches des baptêmes des communes réunies servant de répertoirecotes : E.C. rép. 1.87.1 à 1.87.8
Documents numérisés > Répertoire de l’état-civil
AEGTabellion de Saint-Julien et Carouge( 1697-1793) - Registres du tabellion de Saint-Julien et Carouge : 7 volumes, par ordre alphabétique de patronymes – contient les actes insinués par les notaires de quelques paroisses françaises frontalièresCotes : Archives A 105.1 à A 105.7
Documents numérisés > Inventaire
AEGTabellion de Saint-Julien (juillet 1777 à juin 1778) - Registre des actes de notaires insinués au tabellion de Saint-Julien (dont communes françaises) : 2 volumesCotes : Tabellion 109 et Tabellion 110
Documents numérisés > Notaires et tabellions 
AEGArchives du Département du Léman (1798-1814) - Fonds Archives du Département du Léman couvrant la période où Genève en fut le chef-lieu, non numérisé. Contient 58 séries - Voir contenu dans le plan de classement. cotes : ADL
AD 73Comptes de châtellenies(1401-1417) - Comptes des châtellenies relevant des comtes puis ducs de Savoie, y compris ceux du comté de Genève de 1401 à 1417 (période où le comte de Savoie est en possession du Genevois). Accès aux comptes numérisés grâce à un index des châtellenies
AD 73Gabelle du sel et don gratuit(1561-1564) - Dénombrements de la population en lien avec la gabelle du sel et le don gratuit – Pour les bailliages de Gex, Ternier-Gaillard et Chablais. Le rôle de Gex de 1576 est aux AD de Côte d’Or. On trouve aussi les dénombrements des anciennes communes réunies du Canton de Genèvehttp://archives-en-ligne.savoie.fr/dossiers_sabaudia/don-gratuit/scientifique3.php
AD 73Capitation espagnole (1743-1749) - Rôles de la capitation pour les communes qui faisaient partie de la Savoie - archives anciennes – pas de documents numérisés mais plusieurs inventaires ont été établis Série C (5008-5036)
Index des noms de lieux, personnes et matières : ici
AD 73Judicature-mage de Carouge, de Ternier-Gaillard, du Genevois, de Chablais, de Faucigny(1424-1792) - Procédures criminelles et civiles, appels et directes relevant de différentes judicatures-mages de Savoie dont Carouge, Ternier-Gaillard et Genevois (fin 18ème) Série 2B
Inventaire détaillé : ici

n.b. ce tableau n’est pas exhaustif. Il comporte peut être aussi des erreurs ou des imprécisions. Il s’agit d’un travail “in progress”, Les potentialités d’amélioration sont donc importantes…




Recherches croisées franco-genevoises – Partie IV

Ce sujet (recherches franco-genevoises croisées) est divisé en plusieurs parties : 4 articles sont consacrés à la contextualisation, traitant chacun d’une période-clé de l’histoire locale. On trouvera néanmoins  à la fin de l’article, une rapide évocation des sources généalogiques relatives à la période donnée. Le dernier article (partie V) est un récapitulatif -sous forme de tableau- des différentes sources pouvant être utiles dans le cadre de recherches croisées Savoie/Canton de Genève.

La Province de Carouge avec et sans Carouge (1780-1837)

La province de Carouge est l’une des circonscriptions du duché de Savoie. Elle a été constituée par les autorités sardes — Victor-Amédée II de Savoie —afin de concurrencer l’essor de la ville de Genève, en 1780. Carouge devient le siège d’une intendance et le siège d’un juge-mage, transféré depuis Saint-Julien-en-Genevois.

Lors de l’annexion du duché de Savoie par la Convention nationale en 1792, la province de Carouge intègre le nouveau département du Mont-Blanc et est réorganisée en district de Carouge, composée de 8 cantons. En 1798, l’ensemble du territoire est attaché au nouveau département du Léman, dont Genève devient le chef-lieu.


RégionsCommunes
Chablais savoyard Veigy, Vinzier
GenevoisAndilly, Arcine, Bassy et Verrens, Bans, Cercier, Cernex, Challonges, Chaumont, Chavannaz, Chêne, Chessenaz, Chevrier-en-Vuache, Clarafond, Contamine, Copponex, Cruseilles, Dingy-en-Vuache, Eloise, Epagny-de-Chaumont, Etrembières, Franclens, Frangy, Jonzier, Marlioz, Minzier, Monnetier-Mornex, Musiège, Présilly, Saint-Blaise, Saint-Germain, Saint-Jean-de-Chaumont, Sallenove, Savigny, Usinens, Vanzy, Vovray et Vulbens
FaucignyAnnemasse, Monthoux et Vétraz

En mars 1816, la commune de Carouge est rattachée à Genève et à la Confédération lors du Traité de Turin. Elle ne fait donc plus partie de la Province de Carouge, mais l’appellation reste et Saint-Julien devient le chef-lieu de la Province de Carouge… De plus, 23 communes qui faisaient partie de la Savoie deviennent suisses. Il s’agit de : Onex, Confignon, Aire-la-Ville, Avusy, Laconnex, Soral, Bardonnex, Plan-les-Ouates, Carouge, Veyrier, Troinex, Lancy, Bernex, Chêne-Bourg et Thônex (ex nord-Genevois), ainsi que Présinge, Puplinge, Meinier, Choulex, Corsier, Anières, Collonge-Bellerive et Hermance (ex-bas-Chablais).


MandementsDate de rattachementCommunes
Reignier 1816-1837Arbusigny, Ésery, Esserts, Monnetier-Mornex, La Muraz, Pers-Jussy, Reignier, Saint-Romain, Le Sappey, Scientrier (+) Fillinges en 1818
Saint-Julien1816-1837Andilly, Beaumont, Bossey (et une portion de Veyrier), Cernex, Chaumont, Chavannaz, Chênex, Chevrier, Collonges-Archamps, Contamine-en-Genevois, Copponex, Cruseilles, Dingy-en-Vuache, Épagny, Feigères, Frangy, Jonzier, Marlioz, Minzier, Musièges, Neydens, Présilly, Saint-Blaise, Saint-Julien, Savigny, Thairy, Valleiry, Vers, Viry, Vulbens (-) Collonges-Archamps en 1818
Annemasse1816-1837Ambilly, Annemasse, Arthaz-Pont-Notre-Dame, Bonne, Cranves-Sales, Fillinges*, Juvigny, Loëx, Lucinges, Étrembières, Gaillard, Machilly, Marcellaz*, Nangy*, Saint-Cergues, Vétraz-Monthoux, Veigy-Foncenex, Ville-la-Grand
(-) Fillinges, Marcellaz et Nangy en 1818 (+) Collonges-Archamps en 1818
Seyssel1818-1837Arcine, Bassy, Challonges, Chêne-en-Semine, Chessenaz, Chilly, Clarafond, Clermont, Desingy, Droisy, Éloise, Franclens, Menthonnex-sous-Clermont, Saint-Germain, Seyssel, Usinens, Vanzy

La Province de Carouge est supprimée en 1837 et partagée entre les provinces du Genevois et du Faucigny

Survol des ressources généalogiques

Aux Archives d’Etat de Genève (AEG), on trouve les registres du tabellion de Saint-Julien et Carouge pour la période 1697-1793 avec les actes insinués de communes françaises frontalières, ainsi qu’un Fonds des Archives du Département du Léman couvrant la période 1798-1814.

Les AD 74 conservent l’état-civil de certaines communes suisses pour la période 1774-1780, un Fonds de la Conservation des hypothèques sardes de Carouge (1823-1955), et un fonds du bureau de l’enregistrement de Carouge (1792-1817)

Aux AD 73, on peut trouver les  procédures criminelles et civiles, appels et directes, relevant de la judicature-mage de Carouge, de celle de Ternier-Gaillard ou de celle du Genevois (fin 18ème)

Sources bibliographiques (contexte historique)

Wikipedia (Etats de Savoie, Comté de Genève, Diocèse de Genève, bailliage de Ternier, Province de Carouge) / Dictionnaire Historique de la Suisse / Sources du site généalogique de la famille Mégard, notamment sur le bailliage de Ternier.




Recherches croisées franco-genevoises – Partie III

Ce sujet (recherches franco-genevoises croisées) est divisé en plusieurs parties : 4 articles sont consacrés à la contextualisation, traitant chacun d’une période-clé de l’histoire locale. On trouvera néanmoins  à la fin de l’article, une rapide évocation des sources généalogiques relatives à la période donnée. Le dernier article (partie V) est un récapitulatif -sous forme de tableau- des différentes sources pouvant être utiles dans le cadre de recherches croisées Savoie/Canton de Genève.

L’occupation espagnole et son système de capitation (1742-1749)

Suite à l’alliance entre le Roi Charles Emmanuel III et l’impératrice Marie Thérèse d’Autriche, la Savoie sera occupée par les troupes espagnoles, qui s’en serviront de base de ravitaillement et de zone de repos.
Les occupants vont avec rigueur et méthode taxer lourdement tous les foyers en plus de la taille habituelle. Les réquisitions seront également nombreuses pour subvenir aux besoins des troupes : logement, nourriture, main d’œuvre, chevaux, paille et fourrage…

La capitation (impôt par tête) est aussi mise en œuvre. Cela implique de dénombrer avec exactitude la population par paroisse, village, feu (foyer) et  tête. Sont répertoriées toutes les couches de la société : les nobles, les notables, le clergé, les artisans, les commerçants, les paysans (laboureurs), les absents, les mendiants et les pauvres. Ce recensement, bien qu’établi de manière non uniforme, est une source précieuse pour les généalogistes qui s’intéressent à cette période.

L’occupation espagnole prendra fin en 1748, date à laquelle, par le Traité d’Aix-La-Chapelle, le Roi Charles Emmanuel III recouvrera la totalité de ses Provinces.

Survol des sources généalogiques

Les rôles de la capitation pour les communes qui faisaient partie de la Savoie se trouvent principalement dans les archives anciennes des AD73, en série C. Les documents ne sont pas numérisés mais plusieurs inventaires ont été établis.

Pour les communes du Faucigny (selon délimitations de l’époque), il faudra se tourner vers les AD 74, en série 4C. Documents non numérisés.

Sources bibliographiques (contexte historique)

Wikipedia (Etats de Savoie, Comté de Genève, Diocèse de Genève, bailliage de Ternier, Province de Carouge) / Dictionnaire Historique de la Suisse / Sources du site généalogique de la famille Mégard, notamment sur le bailliage de Ternier.




Recherches croisées franco-genevoises – Partie II

Ce sujet (Recherches franco-genevoises croisées) est divisé en plusieurs parties : 4 articles sont consacrés à la contextualisation, traitant chacun d’une période-clé de l’histoire locale. On trouvera néanmoins  à la fin de l’article, une rapide évocation des sources généalogiques relatives à la période donnée. Le dernier article (partie V) est un récapitulatif -sous forme de tableau- des différentes sources pouvant être utiles dans le cadre de recherches croisées Savoie/Canton de Genève.

L’occupation bernoise et les bailliages de Gex, Ternier-Gaillard et Thonon (1536-1567)

Début 1536, les Bernois, alliés de Genève, envahissent le Pays de Vaud, le Pays de Gex, les mandements de Ternier et Gaillard, et le Chablais (Thonon). Une nouvelle organisation s’instaure dans les pays nouvellement conquis : une trésorerie bernoise autonome est notamment créée. L’administration centrale s’installe à Lausanne et les territoires sont divisés en bailliages, dont ceux de Gex, Ternier-Gaillard et du Chablais (appelé aussi bailliage de Thonon). Pour celui de Ternier-Gaillard, une commission est nommée pour établir le nouveau régime. Un tribunal des moeurs appelé consistoire est établi aux portes de Genève, à Compesières, dont le château accueillera les 7 baillis qui se sont succédés durant cette période.

Guerres et occupations de 1536 à 1569

Source : Atlas historique du Pays de Genève : des Celtes au Grand Genève / Claude Barbier, Pierre-François Schwarz – La Salévienne, 2014

Situation après 1601

Source :  Atlas historique du Pays de Genève : des Celtes au Grand Genève / Claude Barbier, Pierre-François Schwarz – La Salévienne, 2014

Les baillis rendaient annuellement des comptes détaillés, comprenant les “censes et directes” (impôts), les “lods” (droits de mutation), les “amodiations” (locations), les appellations et amendes, le vin et le blé reçus, l’argent et le blé délivrés (aux ministres du culte et aux pauvres). (1)

Les bailliages de Gex, Ternier-Gaillard et du Chablais (Thonon) sont restitués à la Savoie en août 1567, suite à l’ultime ratification du traité de Lausanne signé le 30 octobre 1564 entre Berne et le duc (assorti d’une délimitation entre Gex et Vaud).

Non loin de là, la partie orientale du bailliage du Chablais (Evian) conquise en 1536 par les Valaisans est restituée en grande partie au duc par le traité de Thonon du 4 mars 1569.

Survol des sources généalogiques

On trouve aux AD 73 les dénombrements de la population en lien avec la gabelle du sel et le don gratuit (1561-1564) pour les bailliages de Gex, Ternier-Gaillard et du Chablais (rubrique Recensements de population). Des recensements de certaines communes du Canton de Genève se trouvent donc aussi dans ces documents (anciennes communes réunies)

Une source d’information très utile sur ces sources fiscales est à consulter sur Sabaudia

Sources bibliographiques (contexte historique)

Wikipedia (Etats de Savoie, Comté de Genève, Diocèse de Genève, bailliage de Ternier, Province de Carouge) / Dictionnaire Historique de la Suisse / Sources du site généalogique de la famille Mégard, notamment sur le bailliage de Ternier.


(1) Source : http://www.megard.ch/famille/public/sources_MM/EcritsBaillivaux.pdf




Recherches croisées franco-genevoises – Partie I

Ce sujet (recherches franco-genevoises croisées) est divisé en plusieurs parties : 4 articles sont consacrés à la contextualisation, traitant chacun d’une période-clé de l’histoire locale. On trouvera néanmoins  à la fin de l’article, une rapide évocation des sources généalogiques relatives à la période donnée. Le dernier article (partie V) est un récapitulatif -sous forme de tableau- des différentes sources pouvant être utiles dans le cadre de recherches croisées Savoie/Canton de Genève.

Diocèse de Genève et châtellenies de Savoie  (XIe-XVe s.) 

Du Vème siècle à l’an 1801, le diocèse de Genève dépend de l’archidiocèse de Vienne. Son territoire est vaste : il jouxte au nord les terres de l’abbaye de Saint-Claude, à l’ouest l’archidiocèse de Lyon, au sud, le diocèse de Grenoble et l’archidiocèse de Tarentaise, ainsi que les diocèses d’Aoste et de Sion.  A cela s’ajoutent la ville épiscopale (7 paroisses), son chapitre cathédral et ses couvents.

Sources: Helvetia Sacra, I/3, 1980; Encyclopédie de Genève, 5, 1986, p. 103 © 2005 DHS et Kohli cartographie, Berne.

Outre le pouvoir politique exercé par l’évêque de Genève, le diocèse de Genève développe une véritable emprise territoriale. Au XIème et au XIIème siècle, il fonde les monastères clunisiens de Saint-Victor et de Contamine-sur-Arve, les abbayes d’Abondance, de Peillonnex, Satigny, Sixt et d’Entremont, les couvents cisterciens de Bonmont, Hautecombe, Chézery, Saint-Jean-d’Aulps et Bellerive, et enfin les chartreuses d’Arvières, d’Oujon, de Vallon, du Reposoir, de Pomier et d’Aillon.

Le domaine propre (appelé aussi « temporel »)  de l’évêché s’étend également : construction au 13ème siècle du Château de l’Ile à Genève –repris peu de temps après par la Maison de Savoie- et des mandements de Jussy, Peney et Thiez.

La Maison de Savoie possède quant à elle un grand nombre de châtellenies, appelées aussi mandements, qui se regroupent en bailliages. En 1416, on compte pour la partie qui nous intéresse : les bailliages du Chablais (16 châtellenies, siège : Château de Chillon), du Faucigny (11 châtellenies, château de Chatillon), du Pays de Gex et du Genevois (Comté de Genève, château d’Annecy).

En 1439, le duc de Savoie Amédée VIII est élu pape et il en profite pour se réserver l’évêché de Genève en 1444 et en assurer le droit de présentation à ses descendants. L’évêché de Genève reste dans la dépendance de la maison de Savoie jusqu’à la Révolution, mais la réforme religieuse et politique de Genève conduit au départ de l’évêque en 1533 et à l’institution de la nouvelle Eglise réformée en mai 1536 par le Conseil général. Une réorganisation de l’ancien diocèse de Genève est entreprise dès la fin du 16ème siècle et Annecy prend peu à peu le rôle de nouvelle ville épiscopale.

Survol des sources généalogiques 

Pour la période du 12ème au 16ème siècle et pour les comptes de châtellenies, y compris pour le Comté de Genève, les archives sont divisées, en fonction du territoire, entre les Archives de la Savoie (AD73) et de la Haute-Savoie (AD74). Aux Archives de l’Etat de Genève, on peut trouver des reconnaissances de fiefs (y compris pour la Savoie) dans la série « Titres et droits ».

Sources bibliographiques (contexte historique)

Wikipedia (Etats de Savoie, Comté de Genève, Diocèse de Genève, bailliage de Ternier, Province de Carouge) / Dictionnaire Historique de la Suisse / Sources du site généalogique de la famille Mégard, notamment sur le bailliage de Ternier.




Recherches croisées franco-genevoises : introduction

Dans le cadre de ma formation à l’Université de Nîmes (D.U. Généalogie et Histoire des familles à distance – année 2019-2020), j’ai choisi d’étudier une des lignées de la  branche maternelle de mon conjoint. La particularité du couple auquel je me suis intéressée est qu’il était franco-suisse (selon les critères géographiques contemporains). Mais historiquement les ascendants du couple faisaient partie d’un même territoire : le Royaume de Piémont-Sardaigne.

Les résultats de mes recherches sont réunis dans le mémoire  Jean Pierre Greffier et Nicolarde Falquet : sentiers de la vie quotidienne en zone frontalière. J’ai souhaité prendre la frontière comme fil rouge car je voulais essayer de comprendre comment chaque génération avait composé avec cette réalité territoriale très prégnante. Les lieux étudiés sont principalement Veigy-Foncenex, commune située en Haute-Savoie et lieu de vie des GREFFIER et Collonge-Bellerive, qui faisait partie de la Savoie mais qui a été rattachée à la Suisse en 1816 par le Traité de Turin, au même titre que  22 autres communes du Canton de Genève (appelées « communes réunies »). C’est aussi la commune d’origine des FALQUET.  

A cette occasion et malgré un contexte compliqué (début de l’épidémie COVID), j’ai pu identifier les principales sources utiles en généalogie, aussi bien dans le canton de Genève qu’en France voisine. Je me suis aussi bien cassé le nez pour trouver le bon dépôt d’archives (Etat de Genève ? Haute-Savoie ? de Savoie ?) en fonction de la période dans laquelle je me situais. Cela implique de naviguer en permanence entre chronologie historique et inventaire d’archives. Je me propose donc de partager prochainement cette expérience, et de livrer ce que j’ai appris,  en espérant que cela puisse être utile à d’autres. J’ai découpé cette présentation en plusieurs parties correspondant à des périodes-clés de l’histoire régionale et induisant plus ou moins les dépôts d’archives qu’on peut  explorer.  

Mais vous l’aurez compris : avant d’entamer des recherches dans le canton de Genève et la zone frontalière de la Haute-Savoie, il est indispensable de bien situer le contexte historique du lieu qui nous intéresse. Particulièrement dans cette région, l’environnement politico-historique est très mouvant et extrêmement complexe : enchevêtrements de fiefs et de juridictions, communes limitrophes dépendant de deux administrations différentes, etc. Ainsi, du début du 16ème siècle à la moitié du 18ème siècle, le territoire a connu une occupation bernoise, cinq occupations françaises et une occupation espagnole. Sans compter les guerres franco-savoyardes, franco-genevoises, etc.