Les fêtes (partie II) : nos héros de Noël

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C’est une machine. Une machine à fabriquer des rêves et des étoiles dans les yeux, des cocottes en toile cirée et des fleurs en gobelets, des distributeurs de radis et des arbres à homards,

C’est une machine qui fabrique aussi des souvenirs et qui les met en réserve pour plus tard… Mais ça, nul ne le sait encore… Nul ne sait que le moment venu, le temps fera ce qu’il a toujours su faire : prendre les rêves, les étoiles, les souvenirs, et bien d’autres choses, et les enchevêtrer pour les placer dans une mémoire familiale commune…

C’est une machine qui reprend du service avec l’arrivée des petits-enfants, Elle est diablement efficace dans son fonctionnement et délicieusement non lucrative dans ses résultats, le retour sur investissement se mesurant au nombre des “ho!” et “ha!” exprimés et au volume de paillettes dans les yeux des enfants,

Mais on le sait bien : une machine ne saurait fonctionner sans ses opérateurs. Dans ce cas précis, ce sont même ces derniers –dotés chacun de leur personnalité propre et travaillant ensemble pour le bien commun–  qui sont les garants de la réussite de l’entreprise.  Car ces deux-là sont complémentaires jusqu’au bout des orteils. Chacun sait ce qu’il a à faire et dans quel pré (pas vraiment) carré il va pouvoir tirer le meilleur de lui-même, et de l’autre : à elle, l’élégance, le raffinement, la fantaisie ; à lui, l’inventivité, le pragmatisme et le gros oeuvre. Ils ont expérimenté avec succès cette complicité créative pour le plus grand bonheur de leurs enfants (cf partie I), ils la réactiveront à l’identique pour les petits-enfants. 

C’est donc elle qui, à l’approche de Noël, mais pas trop à l’avance non plus,  appuie subrepticement sur le bouton «marche» en avançant quelques idées : une ambiance, un thème, une couleur, une matière, ou juste un petit détail, la touche d’élégance qui fera toute la différence… Lui, toujours à l’affût de nouveaux challenges inventifs, commence alors à imaginer des échafaudages, des mouvements,  des mécanismes hautement improbables… relevant d’emblée le défi non exprimé du : cap’ ? ou pas cap’ ?…

A cette étape, vu de l’extérieur, le processus est encore complètement opaque. Ni les enfants, encore moins les petits-enfants,  ne sont mis dans le secret des d(i)eux. On sent pourtant que quelque chose se passe à l’intérieur du Mini-Chalet, comme un bruissement d’ailes, un fourmillement inhabituel, une effervescence de connivences…

Ce qui est certain c’est qu’à partir de là,  chacun cogite dans son coin. Quelques jours plus tard, ils  se retrouvent autour de la machine ; le prototype obtenu est disséqué, revisité et affiné, à la lumière des nouvelles représentations que chacun s’en fait : j’ai pensé que… on pourrait faire ceci… avec une mise en abîme entre ce qu’elle aimerait obtenir et ce qui lui est techniquement possible de faire. Cela passe par des croquis, des mesures, des tests…

On rabote, on sifflote, on combine, on peaufine, on bichonne, on chantonne, on jubile, on rempile, souvent tard dans la nuit, sans jamais une pointe de lassitude ni d’énervement. La machine fume, bouillonne, cliquette, foufoudindonne, cacatoème…  accueillant avec un cliquetis de plaisir le moindre grain de fantaisie qu’on veut bien lui glisser dans le mécanisme. L’objectif poursuivi est de surprendre et de ravir toujours un peu plus enfants et petits-enfants.

Et le résultat est toujours au rendez-vous car en plus d’une imagination débordante, ces deux-là ont de l’or dans les mains et sont pleins de ressources, transformant des citrouilles en carrosse et sortant de leurs besaces, à grand renfort de Supercalifragilisticexpialidocious des objets improbables qui seront aussitôt détournés de leur usage initial.

C’est ainsi que durant 20 ans les noëls familiaux ont fait l’objet de performances scénographiques époustouflantes,  sans qu’aucun sapin ni bonhomme rouge n’y soient jamais conviés !

La preuve en images…

MAITRE Bernard né en 1929 à Besançon (25), dcd en 2014 , fils de Raymond et de AYMONIER Rose et MORIN Thérèse née en 1927 à Lille (59), dcd en 2009, fille de Louis et de GICQUEL Jeanne – 3 enfants

D’autres pistes aux étoiles :

  • à voir : “Mes héros“, film d’Eric Besnard (2012), avec Clovis Cornillac, Josiane Balasko, Gérard Jugnot
  • à lire : En attendant Bojangles / Olivier Bourdeaut – éd. Gallimard

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La publication a un commentaire

  1. Maryjan Maitre

    Mon souvenir en complément: dès que l’âge l’a permis, nous étions bel et bien dans le secret des dieux,dans l’equipe de concepton et de réalisation à la hauteur de nos moyens. Personnellement, mon esprit s’emoustillait à la question: que fait on comme décor à Noël? Sur l’impulsion de maman. je me souviens de séances de création avec débats et décisions finale passant toujours par la case geotrouvetou qui s’evertuait à trouver,à peu près ce nous imaginions. Des moments de rire vers un compromis toujours joyeux. Maryjan

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