Sur cette page, vous trouverez une sélection raisonnée d’ouvrages de fiction relatifs à la mémoire familiale, à la généalogie ou à des thématiques associées.
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Secret de famille / Irène FRAIN
Le Cercle des femmes / Sophie BROCAS
La petite robe de Paul / Philippe GRIMBERT
L’étrange disparition d’Esme Lennox / Maggie O’FARRELL
La carte postale / Anne BEREST
Eux sur la photo / Hélène GESTERN
Le confident / Hélène GREMILLON
Les âmes silencieuses / Mélanie GUYARD
Les oubliés du dimanche / Valérie PERRIN
Changer l’eau des fleurs / Valérie PERRIN
Nous étions les Mulvaney / Joyce Carol OATS
Secret de famille / Irène FRAIN
Orpheline très tôt, Marthe devient à force de ténacité et d’intelligence la femme la plus puissante de ce pays de Loire faussement paisible. Un mariage la fait entrer dans la bourgeoisie. La guerre de 1914 lui donne les clefs du pouvoir familial. Rien ne lui résiste jusqu’au jour où Lambert, son fils, se dresse contre elle…
Bien des années plus tard, son petit-fils, célèbre violoniste, va reconstituer peu à peu la vie de Marthe, et autour d’elle les drames, les haines, les vengeances – tous les secrets de famille que l’on croyait à jamais enfouis.
Un bouleversant roman-enquête par l’auteur du Nabab.
Prix R.T.L. Grand Public.
Certes, l’ouvrage n’est pas de première jeunesse (édition 1989). Et certes, on a affaire à un récit historique couvrant 3 générations… c’est donc un gros pavé de presque 600 pages… Pour autant, Irène Frain n’a pas son pareil pour livrer par bribes les éléments constitutifs de l’intrigue. Elle a aussi le don du récit. Elle explique qu’elle s’est attelée à cette histoire après avoir retrouvé un carton de photos caché dans le faux-plafond d’une cuisine. Ces photos racontaient l’histoire d’une famille unie par le sang, mais désunie par les héritages et les propriétés foncières. Et surtout, il s’y cachait un secret. Irène Frain a mené des recherches et elle a reconstitué cette histoire à travers une fiction. A lire absolument si on s’intéresse à cette thématique !
Frain, I. (1989). Secret de famille. LATTES.
Small world / Martin SUTER
Conrad Lang, la soixantaine, est soudain atteint par la maladie d’Alzheimer. Ses pertes de mémoire vont paradoxalement devenir le moteur d’une enquête sur le trouble passé familial. Enfant illégitime d’une servante et compagnon d’un fils de milliardaire dont il partagea l’existence, Conrad a toujours désiré être intégré à sa riche famille d’adoption. Mais lorsque enfin il y parvient, c’est pour révéler de bien sombres secrets… Peinture de la grande bourgeoisie suisse et du petit peuple, la double réussite de ce roman consiste à décrire en même temps la perte de la mémoire et les efforts pour la reconstituer. Small World est tout à la fois un roman social, l’étude d’un cas médical, un roman policier à suspense, et un formidable récit sur le sens de la vie.
Martin Sutter joue avec les différentes mémoires qui aide tout individu à se construire : sa propre mémoire imbriquée dans celles, multiples, de sa famille, qui s’inscrit elle-même dans la mémoire sociale mais aussi temporelle (l’époque dans laquelle nous vivons).
Suter, M. (1998). Small World. Christian Bourgois.
Le cercle des femmes / Sophie BROCAS
6 voix et 4 générations de femmes se succèdent pour res(t)ituer la mémoire familiale, avec tous les secrets dont elle est faite, et pour réparer ce qui est encore réparable… Au moment du décès de son arrière-grand-mère Alice, la jeune Lia découvre par inadvertance un secret de famille jalousement gardé pendant 60 ans. Elle va alors interroger la fille et la petite-fille d’Alice (qui sont donc sa grand-mère et sa mère), puis Marie, son amie de toujours, et enfin Pierre, le mari d’Alice qu’on croyait disparu. Chaque témoignage recueilli permet à la jeune Lia de se réconcilier avec l’histoire familiale, de s’autoriser à tomber amoureuse et de se préparer à sa vie de femme et de future mère. Il est notamment question dans ce livre de loyautés familiales et de répétitions intergénérationnelles (psychogénéalogie), mais aussi de relations amoureuses, de trahisons et d’engagement
Brocas, S. (2014). Le Cercle des femmes. Julliard – Critiques sur Babelio
La petite robe de Paul / Philippe GRIMBERT
Alors qu’il se promène dans un quartier de Paris qui n’est pas le sien, Paul, la cinquantaine, marié, est irrésistiblement attiré par une petite robe blanche de fillette, exposé dans la vitrine d’un magasin. Cet innocent vêtement dont il a fait l’acquisition va se trouver à l’origine d’un véritable drame, précipitant ses acteurs aux limites de la déraison et de la mort. Dans la vie tranquille de Paul, cet achat impulsif, apparemment anodin, produit des effets dévastateurs au point d’amener Paul et sa femme Irène au bord du gouffre.
De fil en aiguille, d’un petit mensonge par omission au réveil des vieux démons, la trame d’un couple superficiellement uni va s’user jusqu’à la corde.
Un roman court, mais percutant.
Une simple robe d’enfant va exhumer les secrets et démons du passé, raviver les cauchemars et les blessures enfouies de Paul, puis ceux d’Irène.
Leur amour, jusque-là solide et paisible, va vaciller le temps d’un week-end, sous l’effet de la dissimulation, de l’angoisse, de l’impuissance, du soupçon et du chagrin. (…) Un émouvant récit sur les non-dits, le pouvoir de l’inconscient, la fragilité des êtres, le poids du souvenir, du mensonge et du secret. (Source : Babelio – Rabanne)
Grimbert, P. (2004). La petite robe de Paul. Le Livre de Poche
L’étrange disparition d’Esme Lennox / Maggie O’Farrell
Entre l’Inde et l’Écosse, des années 1930 à nos jours, l’histoire déchirante d’une femme enfermée, rejetée de la société et oubliée des siens.
Un roman d’une beauté troublante, où s’entremêlent des voix aussi profondes qu’élégantes pour évoquer le poids des conventions sociales et la complexité des liens familiaux, de l’amour à la trahison. A Édimbourg, l’asile de Cauldstone ferme ses portes. Après soixante ans d’enfermement, Esme Lennox va retrouver le monde extérieur. Avec comme seule guide Iris, sa petite-nièce, qui n’avait jamais entendu parler d’elle jusque-là.
Pour quelle étrange raison Esme a-t-elle disparu de la mémoire familiale ? Quelle tragédie a pu conduire à son internement, à seize ans à peine ? Toutes ces années, les mêmes souvenirs ont hanté Esme : la douceur de son enfance en Inde, le choc de son arrivée en Écosse, le froid, les règles de la haute bourgeoisie et, soudain, l’exclusion…
Comment sa propre sœur, Kitty, a-t-elle pu cacher son existence à ses proches ? Et pourquoi Iris se reconnaît-elle tant dans Esme ? Peu à peu, de paroles confuses en pensées refoulées, vont ressurgir les terribles drames d’une vie volée…
O’Farrell, M. (2009). L’étrange disparition d’Esme Lennox. 10-18
L’enfant du lac / Kate Morton
Comment Theo Edevane, adorable poupon de onze mois, a-t-il pu disparaître durant la nuit de la Saint- Jean 1933 ? Les enquêteurs remuent ciel et terre, mais l’enfant demeure introuvable. Pour les parents, comme pour les filles Edevane, la vie ne sera plus jamais la même après ce drame. Loeanneth, la propriété tant aimée, est fermée et laissée à l’abandon.
Soixante-dix ans plus tard, Sadie Sparrow, jeune détective londonienne en vacances dans les Cornouailles, curieuse et momentanément désœuvrée, rouvre le dossier de cette mystérieuse disparition. Au grand dam de l’une des sœurs aînées de Theo, Alice, devenue écrivain à succès.
Mon analyse : J’avoue m’être un peu ennuyée par moment plongée dans ce trop loooonnnng roman de 600 pages, mais il n’empêche : Kate Morton sait tenir son lectorat en haleine et les allers-retours effectués entre passé et présent rythment bien le récit. En plus, cela se passe dans les Cornouailles, ce qui n’est pas pour me déplaire, ce lieu s’accordant bien avec l’ambiance mystérieuse de ce roman généalogico-policier. Là encore, on explore la mémoire familiale, faite de secrets, et autres non-dits. Il y est aussi question de stress post-traumatiques lié à la violence de la guerre, un sujet qui est rarement évoqué. C’est donc quand même un livre que je recommande…
Morton, K., & Homassel, A.-S. (2016). L’enfant du lac: roman. Presses de la Cité.
La carte postale / Anne Berest
“Ephraïm , Emma, Noémie , Jacques”, 4 noms simplement sur une carte postale, envoyée depuis Paris, et arrivée en janvier 2003 chez les parents d’Anne Berest. Quelques années après que ses parents aient reçu cette énigmatique carte postale, Anne Berest se lance dans une enquête passionnante sur l’histoire de sa famille , les Rabinovitch, juifs russes aux destins tragiques. Interrogeant sa mère, Lélia, elle remonte ainsi le temps. En 1919, la famille fuit Moscou, les parents vers la Palestine, le jeune couple en Lettonie.
Une nouvelle fuite les oblige à rejoindre les parents en Palestine. Puis ce sera Paris, la France à laquelle croit tant le jeune père. Mais la guerre et son désastre les rattrapent car ils n’ont pas vu venir le danger. Est-ce parce qu’elle a épousé Vicente, le fils de Francis Picabia et Gabrielle Buffet, que Myriam échappera à la déportation ? Anne Berest mène alors son enquête sur cette grand-mère au passé mouvant.
Extrait de l’analyse de Marceline Bodier membre de la communauté 20 Minutes Livres, analyse que je trouve très juste: C’est un livre sur la transmission intergénérationnelle des traumatismes, thème fondamental s’il en est. Les adultes d’aujourd’hui sont la troisième génération après les camps : la première, celle de Myriam, a été si traumatisée que si elle a survécu, elle s’est tue ; la deuxième, celle de Lélia, a grandi dans les non-dits et l’angoisse ; et quand on appartient à la suivante, comme Anne Berest, on est « quelqu’un dont le corps est la tombe de ceux qui n’ont pu trouver leur sépulture ». La psychogénéalogie éclaire alors sur les désorientations de l’identité auxquelles cela conduit.
Citations : “Mais maman, ce récit est aussi le mien.” “J’avais atteint cet âge où une force vous pousse à regarder en arrière, parce que l’ horizon de votre passé est désormais plus vaste et mystérieux que celui qui vous attend avant.” “L’indifférence concerne tout le monde. Envers qui, aujourd’hui, es-tu indifférente ? Pose-toi la question. Quelles victimes, qui vivent sous des tentes, sous des ponts d’autoroute, ou parquées loin des villes, sont tes invisibles ?”
Berest, A. (2021). La carte postale: roman. Bernard Grasset.
Eux sur la photo / Hélène Gestern
Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Ses indices: deux noms et une photographie retrouvée dans des papiers de famille, qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes qu’Hélène ne connaît pas.
Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père. Commence alors une longue correspondance, parsemée d’indices, d’abord ténus, puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire.
Peu à peu, les histoires se recoupent, se répondent, formant un récit différent de ce qu’on leur avait dit. Et leurs découvertes, inattendues, questionnent à leur tour le regard qu’ils portaient sur leur famille, leur enfance, leur propre vie.
Avec “Eux sur la photo”, Hélène Gestern nous livre une magnifique réflexion sur le secret de famille et la mémoire particulière que fixe la photographie. Elle suggère que le dévoilement d’éléments inconnus, la résolution d’énigmes posées par le passé ne suffisent pas: ce qui compte, c’est la manière dont nous les comprenons et dont nous acceptons qu’ils modifient, ou pas, ce que nous sommes. (source : Babelio)
Gestern, H. (2013). Eux sur la photo: roman. Arléa.
Le confident / Hélène Grémillon
Camille vient de perdre sa mère. Parmi les lettres de condoléances, elle découvre un étrange courrier, non signé. Elle croit d’abord à une erreur mais les lettres continuent d’arriver, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés. Peu à peu, Camille comprend qu’elle n’est pas étrangère au terrible secret que cette correspondance renferme.
Dans ce premier roman sur fond de Seconde Guerre mondiale, Hélène Grémillon mêle de main de maître récit historique et suspense psychologique.
“Le confident” a obtenu cinq prix littéraires et été traduit en vingt-sept langues.
Grémillon, H. (2012). Le confident. Gallimard.
Les âmes silencieuses / Mélanie Guyard
1942. Héloïse Portevin a tout juste vingt ans lorsqu’un détachement allemand s’installe dans son village. Avides d’exploits, son frère et ses amis déclenchent un terrible conflit. Pour aider ceux qu’elle aime, Héloïse prend alors une décision aux lourdes conséquences…
2012. Loïc Portevin est envoyé par sa mère au fin fond du Berry pour y vider la maison familiale après le décès de sa grand-mère. Loïc tombe sur une importante correspondance entre cette dernière et un dénommé J. Commence pour lui une minutieuse enquête visant à retrouver l’auteur des lettres.
Entre secrets de famille et non-dits, Loïc et Héloïse font chacun face aux conséquences de leurs décisions, pour le meilleur… et pour le pire.
Mélanie Guyard est professeur de biologie en région parisienne. Elle a publié sous le pseudonyme d’Andoryss une dizaine de bandes dessinées (aux éditions Delcourt) et plusieurs romans jeunesse.
Les Âmes silencieuses est son premier roman en littérature adulte.
Un excellent livre à suspense qui renouvelle parfaitement le genre. ( Marceline Bodier)
Guyard, M. (2020). Les âmes silencieuses: roman. Seuil.
Les oubliés du dimanche / Valérie Perrin
Faute de connaître son histoire. Justine, vingt et un ans, se passionne pour celle d’Hélène, pensionnaire, presque centenaire, de la maison de retraite où la jeune femme est aide-soignante. Sa vie est un roman: sa rencontre avec Lucien en 1933, leur amour, la guerre, le juif, Simon, planqué dans la cave, la trahison, la Gestapo, la déportation… Justine extorque peu à peu à la vieille dame de lourds secrets et finit par affronter ceux de sa propre famille.
Mon analyse : c’est un livre très bien écrit, avec une vraie trame et une belle construction. Beaucoup de sensibilité et d’humanité. J’ai vraiment aimé ce roman qui fait la part belle aux gens de rien et à leur histoire.
Perrin, V. (2017). Les oubliés du dimanche: roman (1re publication LGF). Albin Michel.
Changer l’eau des fleurs / Valérie Perrin
Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se confier et se réchauffer dans sa loge. Avec la petite équipe de fossoyeurs et le jeune curé, elle forme une famille décalée. Mais quels événements ont mené Violette dans cet univers où le tragique et le cocasse s’entremêlent ?
Après le succès des Oubliés du dimanche, un nouvel hymne au merveilleux des choses simples.
Mon analyse : j’ai beaucoup aimé la scénographie et l’idée de départ… il fallait y penser : qui mieux qu’une garde-cimetière pour prendre soin des morts, de leur mémoire et le cas échéant, des membres de leur famille qui passent se recueillir sur la tombe ? Le personnage de Violette est truculent et apporte une plus-value au récit.
Perrin, V. (2018). Changer l’eau des fleurs: roman. Albin Michel.
Nous étions les Mulvaney / Joyce Carol Oats
À Mont-Ephraim, une petite ville des États-Unis située dans l’Etat de New York, vit une famille pas comme les autres : les Mulvaney. Au milieu des animaux et du désordre ambiant, ils cohabitent dans une ferme qui respire le bonheur, où les corvées elles-mêmes sont vécues de manière cocasse, offrant ainsi aux autres l’image d’une famille parfaite, comme chacun rêverait d’en avoir. Jusqu’à cette nuit de 1976 où le rêve vire au cauchemar… Une soirée de Saint-Valentin arrosée. Un cavalier douteux. Des souvenirs flous et contradictoires. Le regard des autres qui change. La honte et le rejet. Un drame personnel qui devient un drame familial. Joyce Carol Oates épingle l’hypocrisie d’une société où le paraître règne en maître ; où un sourire chaleureux cache souvent un secret malheureux ; où il faut se taire, au risque de briser l’éclat du rêve américain.
Mon analyse : on comprend vite que la longueur du récit et l’impression d’inertie qui s’en dégage font partie intégrante de la construction de l’oeuvre. C’est en effet avec le temps -qui passe- que la situation se délite, que les liens se défont et que la rancoeur (ou la réconciliation selon les cas) s’installe. C’est en tout cas un bon livre qui traite des dégâts que peuvent provoquer les non-dits et les secrets de famille.
Oates, J. C., & Seban, C. (2011). Nous étions les Mulvaney: roman. Librairie générale française.