A force de tourner autour du pot et de chercher LE propos avec un grand A ou, du moins, un prototype de propos-type susceptible de renseigner le lecteur sur qui se cache entre les lignes, je me résous à commettre, de propos délibéré, un délectable hors propos. A la fortune du pot…
Par nature autant que par principe, je parle très mal de moi. C’est pourtant ce qui est attendu d’un A propos assumé : dévoiler qui je suis, ce qui me porte, ce à quoi je tiens, ce que je sens et ressens… et j’en passe…
Résignée néanmoins à satisfaire la curiosité malsaine qui me pousse moi-même à décortiquer et interpréter les A propos d’autrui, je m’astreins au supplice de l’exercice en livrant quelques indices-cibles…
Or donc… voilà : Je suis très souvent mon instinct, rarement la mode. De manière plus certaine : je suis celles et ceux qui me précèdent. Ce qui me porte, c’est la santé car globalement, je me porte bien. Mais je peux me sentir portée parfois par une force invisible et mystérieuse. La plupart du temps, j’ai l’impression de tenir le cap, et aussi le bon bout… le bon bout d’un fil qui ne demande qu’à être suivi.
Plus sérieusement et pour revenir justement dans le droit-fil : je crois fermement comme François Cheng, que “tout ce qui est de vie se relie” et qu’il convient de s’y “soumettre”, comme la marée à la lune et la lune à la marée. Ou en tout cas ne pas dépenser trop d’énergie à vouloir s’y soustraire…
Oui ! je crois que nous sommes entourés et traversés d’une multitude de fils invisibles qui nous rattachent aux êtres chers et aux fondements de la vie. Je crois aussi -malgré toutes les conséquences psychiatriques que cela peut entraîner pour moi-, que nous sommes habités par nos ancêtres et que nous portons leurs marques (et je ne parle pas là uniquement des larges oreilles de l’oncle Eusèbe ou des grands pieds de la tante Berthe). Je crois enfin que de manière générale nous ne nous rendons pas assez compte de la richesse de notre patrimoine familial, et de la force que nous pouvons en tirer.
Sans dénigrer les principes de la généalogie pure qui consiste à suivre un maximum de fils (et de filles!) et de collectionner des dates, j’ai découvert ces dernières années le plaisir de sonder plus en détail des tranches de vie. J’aime cette liberté de cheminer au gré de mes humeurs à la rencontre de tel ou tel ancêtre et de mettre en lumière, sous la forme de chroniques, la force vitale qui se dégage de son parcours individuel. Par ce blog, je propose une pérégrination dans UNE mémoire familiale que je trouve inspirante. C’est une approche que je me plais à partager et à transmettre à qui veut, et notamment à ma famille !
(et si vous êtes restés sur une fin qui n’est pas à votre goût et que vous êtes fan de bio… c’est ici !)